Ma bibliothèque
La bibliothèque de mon quartier a toujours été mon principal foyer. Depuis mes sept ans jusqu’à maintenant, cela faisait un bon bout de temps. Notre rencontre avait été organisée, mais pourtant je ne pouvais m’en détacher. Lors d’une sortie scolaire qui avait marqué le début d’une ère. Le lendemain, je quémandais une carte afin d’atténuer ma faim. Je ainsi découvert les joies de la littérature et la beauté de l’écriture. Le personnel y était accueillant et souriant. Nous encadrants et nous conseillant. Un peu comme des parents. Il leurs arriver de nous gronder. Mais jamais de nous blesser.
La bibliothèque et moi vivions un amour idilique. Sans l’ombre d’un moustique. Je pouvais rester des heures. Sans avoir de quatre-heure. Je dévorais chaque histoire tel un trou noir. C’était devenu plus qu’un passe-temps. Un amour sans précédent. Menant la danse, elle me laissait vide en son absence. Rester auprès de tous ses livres était devenu ma raison de vivre. Les cueillir, les sentir et les lire. M’aidaient à survivre. Leurs dos étaient forts, capable de vous faire oublier la mort. Je me baladais sans bruit. Ne me souciant pas du regard d’autrui. Seule avec ma soif de savoir se trouvant dans toutes ses histoires. Je m’y sentais en sécurité, entre tout ses mots bien ficelés. Je me sentais rêveuse entre ses étagères creuses. Je rêvait de pouvoir y travailler. Je me l’était jurée.
Alors comprenez que, lorsque l’on m’a annoncé que ma bibliothèque allait déménager. Une partie de moi s’est envolée. Elle s’en allait emportant avec elle de merveilleux souvenirs. Je la suivais, espérant ne pas trop me salir. Mais il fallait se rendre à l’évidence. Je ne savais faire preuve de vigilance. Petite et naïve que j’étais. Cela ne pouvait être dans mes capacités. On m’avait promis qu’elle reviendrais. Ce qu’elle n’a toujours pas fait. Depuis ces quatre dernières années. Je n’ai pas tenu ma promesse. A cause de sa vieillesse. J’espère pouvoir y arriver. D’ici la fin de l’année. Elle reviendra d’ici la fin du mois. Et découvrirait un nouveau moi. Excitée d’y retourner. J’y rentrerais d’un pas déterminé. Afin de terminer , ce que nous avions commencer. J’espère y laisser une trace et ne pas « juste » y occupé une place.
La moi d’avant n’a pas complètement disparu. Je le sais car je la vois arpenter les rues. A la recherche d’un équivalent, à ce sentiment. Elle s’y été habituer et l’avait tout de suite appréciée. Je la voyais encore pourtant. Attendant patiemment et poliment. Devant la porte de sa soi-disant maison. La bibliothèque de son quartier.
J’ai choisi de raconter ce souvenir, car il m’a aidé à m’enfuir. D’un foyer trop bruyant, parfois violent. Encore aujourd’hui, je la remercie. Qu’importe son emplacement, dans la carte du temps. Elle est mon principal repère, dans ce vaste univers. J’attends nos retrouvaille avec impatience. Je me hâte à retourner en enfance.